Bonjour Emilie, quelle Musette es-tu ?
Je m’appelle Emilie, j’ai 35 ans, mariée et maman de 2 enfants. J’aime les voyages en famille, la photographie, le blogueur et la couture.
Où vis-tu en ce moment ?
Je vis à Djeddah en Arabie Saoudite. On pourrait penser que c’est “le bagne” avant de venir vérifier par soi-même mais finalement je ne peux pas dire que j’ai de quoi me plaindre. Il fait beau et chaud toute l’année. Je vis dans un complexe et je peux profiter des baignades de la Mer Rouge le week-end.
Pourquoi et depuis combien de temps es-tu installée en Arabie Saoudite ?
J’ai suivi mon mari mais c’était aussi un véritable choix, afin de me permettre de démissionner et de me consacrer au développement de ma startup . Nous étions installée au préalable à Singapour où la vie est trop chère et où je ne pouvais pas me permettre de ne pas travailler pour me consacrer à mes projets.
Nous sommes installés depuis 2 ans ½ maintenant. J’ai deux garçons de 6 et 9 ans. J’ai mis environ 6 mois à m’adapter mais ce sont les garçons qui ont besoin d’un peu plus de temps pour vraiment s’intégrer .
Tu avais déjà vécu à l’étranger auparavant ?
Oui, j’ai vécu 10 ans à Singapour juste avant cette expatriation en Arabie. J’ai aussi eu la chance de vivre au Japon une fois le bac dans la poche et avant d’attaquer mes études à la fac.
En quelques mots l’art de vivre dans ton pays d’expatriation ?
Les saoudiens sont plutôt bienveillants et adorent se retrouver en famille dans les parcs pour pique-niquer. Dattes, café, shisha, un mode de vie à la cool sans vraiment se soucier du lendemain. Des « si dieu le veut » veulent parfois dire « on ne sera peut-être plus là demain alors, on verra bien », ou alors cela veut dire « non »
Quelle activité as-tu développée depuis ton arrivée à Djeddah ?
Je me suis mise à la couture lors de ma dernière année à Singapour . En arrivant en Arabie Saoudite, j’avais plus de temps devant moi, donc j’ai commencé à créer. Et puis, poussée par mes copines, je suis mis à la vente.
J’ai lancé Pluie de Rêves fin 2016. Je crée et couds des accessoires : trousses, sacs, pochettes de soirée. J’ai un positionnement bien particulier puisque je mélange pointe de culture locale (dromadaire, calligraphie arabe) avec un design simple et épuré bien français;
La plupart de mes clients sont donc des expatriés qui cherchent des idées cadeaux. Je fais également beaucoup de personnalisation en ajoutant un prénom sur mes créations par exemple. Fin 2017, j’ai créé une pochette passeport personnalisable avec le nom de famille et un sac cabine assorti.
Je suis en train de voir pour les faire produire en France sous le nom de marque Nils & Emi. L’idée est de lancer les préventes en avril. Je donne également des cours de couture en présentiel et je viens de démarrer les cours de couture en ligne depuis peu.
Comment as-tu développé ton projet ?
J’aime avoir plusieurs projets en parallèle. Je suis en plein enregistrement d’une SAS pour le projet Nils & Emi car cela demande de travailler avec des fournisseurs et des ateliers de confection en France et donc d’être bien structuré.
Constitution de startup en ligne, banque en ligne – bref, un expatrié peut désormais accéder à presque tout sans se déplacer. A chaque voyage en France, je remplis des valises de tissus car je ne trouve pas tout ce que je veux en Arabie (ou alors je ne sais pas encore où le trouver !) et je m’en sers pour mes créations ou pour fournir le matériel nécessaire à mes élèves des cours de couture. Parfois, j’arrive à trouver mon bonheur dans les souks mais pas toujours ! Souvent, on trouve un ou deux exemplaires d’un produit mais pas plus. Le shopping en Arabie peut vite devenir un exercice frustrant ! Après seulement 1an ½ d’existence, je suis contente du chemin parcouru avec Pluie de Rêves. Je n’ai pas de local mais mon propre atelier chez moi.
Que retires-tu de ton expérience au niveau professionnel, familial, insertion dans le pays.…
Mon activité me permet de côtoyer des expatriés venus de tous les coins du monde et c’est vraiment sympa. Je regrette de ne pas pouvoir partager plus avec des Saoudiennes. Nous n’avons pas facilement l’opportunité de nous rencontrer comme cela peut être le cas dans d’autres pays.
Au niveau personnel, j’ai trouvé un vrai équilibre car je supporterais difficilement d’être « uniquement » le conjoint suiveur. J’ai besoin de vrais challenges pour m’épanouir… et des challenges je m’en crée tous les jours !
En période de surcharge, le travail empiète un peu trop sur ma vie personnelle et c’est mon seul regret mais comme mon mari travaille énormément, je n’ai pas vraiment de compte à lui rendre
En quelques mots ton parcours professionnel …
Je suis partie en échange au Japon avant d’intégrer Paris 3 où j’ai fait une maitrise Langues Étrangères Appliquées Anglais-Japonais, puis un Master communication marketing en école de commerce. J’ai alors commencé à travailler dans les archives et les associations d’anciens élèves pour l’INSEAD entre Fontainebleau et Singapour. Je suis tombée amoureuse de la cité du Lion et j’ai passé 10 ans de ma vie là-bas, toujours dans le mécénat. Puis, je suis passée de la philanthropie à la couture en un déménagement
Comment t’organises-tu entre ton activité et ta vie personnelle ?
Je ne vois pas défiler les journées. Je m’arrange avec d’autres mamans pour gagner du temps afin de récupérer les enfants à l’école et ainsi gagner une heure de temps pour 5h30 de «libre» par jour, ce n’est pas trop pour moi qui ait une idée par jour (au moins!).
Les enfants vont à l’école de 8h à 13h30 tous les jours et c’est pendant leur temps d’école que je travaille. L’après-midi, je m’occupe d’eux et je reprends parfois mon travail une fois qu’ils sont couchés.. Il m’arrive de travailler l’après-midi aussi. Mes enfants sont désormais assez grands pour comprendre et sont donc relativement plus autonomes .
Justement, quelle activité avec tes enfants pourrais-tu partager ?
Nous cousons pas mal tous les trois, mais voici une activité que nous avons beaucoup aimée : prendre deux feuilles de papier et des magazines. Faire découper dans une feuille des bandelettes de papier dans les magazines aux enfants, les coller entre elles. Ensuite, plier la feuille de papier restante en 4. Faire découper des pièces dédiées pour faire une sorte de napperon. Coller sur le papier collé de bandelette pour un ancien dessin.
Et toi quels sont tes “Instants bonheurs” de Musette ?
En novembre dernier, j’ai été invitée à exposer mes créations dans une université au nord de Djeddah . J’étais folle de joie d’avoir été ainsi repérée via ma page Facebook et parce que mon travail plaisait. Grâce à ce marché et à deux autres auxquels j’ai participé le même mois, j’ai vendu presque tout mon stock de créations et bien rempli mon carnet de commandes de janvier et février. Quand on se donne à fond, c’est hyper gratifiant d’avoir de bons retours.
Quelles sont tes sorties préférées à Djeddah ? un livre qui t’a plu ?
Difficile en pays arabe pour les sorties, mais c’est en train de changer… Une exposition de temps en temps mais rien de très folichon.
Cependant , en ce moment, il y a une exposition d’art contemporain jusqu’au 7 mai à la Galerie 21-39 qui regroupe plus de 30 artistes saoudiens et internationaux. Des infos ici
Pour les livres, j’’aime beaucoup « Discipline Positive » de Jane Nelsen Des infos Ici