Sophie a connu le Burn-out. Elle a tiré profit de cette expérience pour elle et pour les autres… Retrouver un équilibre suite à des difficultés liées à un désordre fonctionnel nerveux, tel est l’objectif de la neuropédagogie ou PNV, méthode proposée par notre Musette du jour, installée récemment à Amsterdam.
Bonjour Sophie, où vis-tu à Amsterdam ?
Je vis dans le Piip à Amsterdam. J’ai la chance d’avoir trouvé le lieu parfait pour moi : une rue résidentielle très calme, avec juste au coin toute l’activité de ce quartier du Pijp si vivant, populaire et branché à la fois… à deux pas du centre ville sans être en plein dedans, le compromis parfait.
Pourquoi Amsterdam ?
Ma sœur et sa famille y vivent depuis près de 10 ans et à chaque visite je me sentais attirée par son atmosphère à la fois électrisante et sereine. Je vivais à Paris depuis plusieurs années et ressentais très fortement le besoin de m’expatrier à nouveau, et la qualité de vie ici est particulièrement appréciable. Au final, la motivation de me rapprocher de ma famille a été décisive pour moi.
Avais-tu déjà vécu à l’étranger auparavant ?
Je suis fille d’expatriés, et notre famille a bourlingué entre Paris et l’étranger toute ma vie : Séoul, Tokyo, New York, Hong Kong… j’ai passé la majorité de mes jeunes années dans des grandes métropoles étrangères.
PNV, vous connaissez?
Comment s’est présentée l’idée d’ouvrir un cabinet de neuropédagogie, une fois installée à Amsterdam ? Et peux-tu nous en dire plus sur la PNV ?
Dans tous mes choix de vie, la capacité à voyager a toujours été un facteur important. Ayant effectué une reconversion professionnelle quelques années avant de venir m’installer ici, je pratiquais mon nouveau métier, la PNV, à Paris. Ce métier n’existant pas aux Pays-Bas, la conclusion parut évidente : je devais le créer moi-même !
Cette thématique m’est chère pour des raisons très personnelles.
Je suis arrivée dans l’aventure PNV comme la plupart des gens qui la découvrent : je cherchais des solutions à mes problèmes… En burn-out depuis plusieurs années et souffrant de multiples troubles fonctionnels, je ne parvenais pas à trouver de méthode pour m’en sortir vraiment.
Ma vie et mon quotidien ont tellement été transformés par cette technique que lorsque la possibilité de m’y former s’est présentée à moi, je me suis lancée !
Le nom, quant à lui, n’est pas de moi :
P.N.V. = PÉDAGOGIE car il s’agit d’une méthode pour éduquer (ou plutôt rééduquer) ; NEURO car cette rééducation vise à rééquilibrer le système nerveux – ou plus précisément les centres nerveux régulateurs de la base du cerveau ; et VISUELLE car nous utilisons les yeux – leur placement et micromouvements – comme point d’accès direct pour observer, mesurer et corriger ces centres nerveux, le nerf optique étant un prolongement du cerveau.
La PNV est une méthode déjà bien établie et son réseau de praticiens neuropédagogues dont je fais partie, couvre de plus en plus de régions de France. Et maintenant Amsterdam !
Cette méthode a apporté des résultats concrets et changé la vie de nombreuses personnes, moi la première. L’idée de partager cette approche prodigieuse, de ramener un peu de douceur, de joie de vivre dans le quotidien de personnes souffrant souvent invisiblement et leur rouvrir toutes les perspectives de leur vie, a fait réellement vibrer quelque chose en moi.
Quelles ont été les étapes du développement de ton entreprise?
Tout d’abord bien sûr la formation, puis l’expérience professionnelle dans des centres de neuropédagogie déjà établis, auprès de praticiens expérimentés. Cela m’a d’ailleurs permis de me préparer et réfléchir en amont car dès le début j’avais l’intention de m’installer à l’étranger.
Les praticiens du groupe PNV travaillant énormément en collaboration entre eux à tous les niveaux, la tâche m’a été grandement facilitée ! J’ai pu m’inspirer de leurs démarches et expériences, et ils m’ont aidée et soutenue sur toutes les étapes : c’est inestimable.
Anticiper les coûts – du matériel notamment (les appareils d’optique très spécifiques et indispensables pour pratiquer) – les délais de fabrications, les différences administratives et commerciales France/Pays-Bas etc.
Et puis, à un moment, sauter le pas !
Comme j’avais bien anticipé et fait mes recherches, il m’a fallu 1 à 2 mois environ pour tout faire : trouver un logement et lieu de pratique, déménager/emménager/aménager, me charger des (nombreuses !) formalités administratives tant professionnelles (s’enregistrer auprès de la chambre du commerce notamment) que personnelles, commencer à créer un réseau professionnel avec d’autres praticiens de neuropédagogie avec qui collaborer, etc.
Qu’as-tu appris de cette expérience d’expat-preneuse ?
Que la préparation est importante, voire indispensable, mais qu’il faut aussi savoir faire preuve d’adaptabilité et de lâcher-prise car rien ne se passe jamais exactement comme prévu !
Qu’il faut savoir s’entourer des bonnes personnes, se faire aider si besoin car on ne peut pas tout faire tout seul… et l’expérience et la sagesse des autres sont précieuses.
Et puis, le plus dur je pense, accepter l’incertitude et l’insécurité financière de l’auto-entrepreneuriat tout en s’y donnant totalement avec optimisme serein et zénitude. C’est plus vite dit que fait !
Quelle part prennent les réseaux sociaux dans ta vie pro ?
Une petite part que je trouve déjà bien grande ! Je pense qu’ils peuvent être un outil professionnel très efficace, mais que je ne sais (ou ne veux ?) pas encore très bien manier. Mais je travaille là-dessus !
Comment as-tu fait pour te construire un nouveau réseau ?
D’abord, on m’avait fort judicieusement conseillé avant d’arriver ici de rejoindre deux groupes Facebook :
“Work in the City” (réseau de femmes actives francophones des Pays-Bas) pour les contacts et les rencontres personnelles et professionnelles ;
“Café ZZP” (réseau d’entrepreneurs francophones aux Pays-Bas), pour les ressources pratiques et infos concrètes sur le statut ZZP (équivalent néerlandais de l’auto-entrepreneur).
Ces deux groupes, extrêmement divers, ouverts et bienveillants, organisent de nombreux événements et m’ont beaucoup apporté depuis que je suis ici.
Ensuite, le networking (en live et virtuel), et le bouche-à-oreille…
Qu’est-ce que tu retiendrais de la mentalité entrepreneuriale hollandaise ?
Il me semble que la mentalité néerlandaise dans l’ensemble tend à promouvoir l’indépendance… et la débrouillardise ! Se mettre à son compte est donc relativement facile et encouragé et on est plutôt soutenu (au début en particulier) dans les démarches. Ensuite on s’attend rapidement à ce que vous vous en sortiez seul et trouviez vos propres solutions, ce qui est certainement une excellente compétence à développer dans l’entrepreneuriat en général !
Pour toi, lancer son entreprise en étant à l’étranger, est-ce un défi compliqué ?
Pas mal, oui ! Les différences linguistiques, culturelles, bureaucratiques et autres pimentent bien l’aventure.
En même temps, j’avais bien choisi mon expatriation car les Pays-Bas facilitent bien plus l’entreprenariat que la France notamment, et la majorité des Amstellodamois parle anglais, y compris dans les institutions publiques.
Cependant, il faut quand même avoir une bonne gestion du stress… mais j’ai justement une super méthode pour ça !
Ta citation préférée?
“Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux.” – Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry
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