Installée à New York depuis 2015, Valérie-Anne propose des évènements qui permettent de se serrer les coudes, de parler, de s’écouter, de se raconter entre femmes.
Elle propose lors de ces évènements un espace bienveillant dans lequel les langues peuvent se délier, les sujets tabous être évoqués, la vulnérabilité des femmes s’exposer. Un témoignage entrepreneurial inspirant !
Good Morning Valérie-Anne, où es-tu installée ?
Je vis à New York, dans le West Village plus précisément. C’est un quartier que j’adore, à la fois vivant et charmant, plein de petits restaurants et de coffee shops. Je m’y sens très bien.
Pourquoi et comment New-York ?
L’occasion s’est présentée, avec une opportunité professionnelle. Je me suis dit « Let’s go! » et donc je suis arrivée à New York en avril 2015.
Avais-tu déjà vécu à l’étranger auparavant ?
J’ai étudié un an aux Pays-Bas et j’ai travaillé trois ans et demi au Luxembourg, en tant qu’avocate en droit des affaires (mon ancienne vie ha ! ha !)
Comment passe-t-on d’un statut de salarié du droit des affaires à l’entrepreneuriat en expatriation ?
Ce n’était pas du tout prévu ! Je suis arrivée ici avec un « job corporate » dans la continuité du poste que j’occupais au Luxembourg. Je ne connaissais personne à New York et je me suis dit qu’il fallait que je me recrée un cercle d’amis.
Avant même mon arrivée ici, j’ai commencé à contacter des personnes sur internet, entre Facebook et un site dédié aux expat’. Je lançais des petites bouteilles à la mer, auprès d’inconnues, en mode “Salut, j’arrive à NY dans 3 semaines et je ne connais personne. Tu veux prendre un café ?”. Je ne m’adressais qu’à des femmes car j’étais en couple et je ne me voyais pas écrire à des hommes inconnus sur internet. J’ai ainsi rapidement eu un petit groupe de copines, que je réunissais régulièrement chez moi, pour des apéros ou des diners.
Au bout de quelques mois, je me suis dit que cela pourrait être chouette d’ajouter une autre dimension à ces petits événements. M’est alors venue l’idée d’aborder un thème, d’échanger, de partager et de donner la parole à chacune d’entre nous, et j’ai crée She for S.H.E., qui signifie She for Sharing, Helping, Empowering (partager, aider, ’empouvoirer’)
Comment s’est développée cette idée ? Sur quelles valeurs ?
En organisant ces événements, en m’intéressant de plus en plus aux problématiques féministes, en m’entourant de toutes ces femmes, j’ai pris conscience de l’importance de nous serrer les coudes, de parler, de s’écouter, de se raconter entre femmes. Créer un » safe space » dans lequel les langues peuvent se délier, les sujets tabous être évoqués, notre vulnérabilité s’exposer. En toute bienveillance, toujours. Je crois en l’action politique, les combats dans la sphère publique pour l’égalité et la parité, mais je crois aussi à la force de la communauté, l’importance d’avoir des espaces et des moments pour nous exprimer, partager, échanger, nous soutenir et nous élever les unes les autres. C’est ce que je fais avec She for S.H.E.
Quelles ont été les étapes du développement de cette aventure entrepreneuriale ? Quelle a été ta démarche ?
La première réunion « She for S.H.E » ( She for Sharing Helping Empowering) a eu lieu dans mon salon, en janvier 2016. Nous étions moins de 10. Ce fut un super moment. Les participantes m’ont toutes dit de recommencer. A partir du mois de mars de la même année, j’ai eu l’idée d’inviter une « guest-speaker », femme au parcours inspirant qui viendrait partager son expérience avec nous. C’était le début d’une aventure qui est aujourd’hui devenue mon « full time job ». J’ai quitté mon boulot en novembre 2017 pour me consacrer à plein temps à She for S.H.E.
L’année suivante je lançais les « memberships », afin de me garantir une certaine stabilité financière. Et puis fin 2019, Margaux Bonnet m’a rejointe, avec ses compétences complémentaires aux miennes, afin de développer toujours plus le projet. Aujourd’hui, nous avons des Membres entre New York, Los Angeles,Singapour, Genève, Paris, Barcelone… C’est très excitant.
Parallèlement au niveau légal, j’ai monté ma LLC. En ce qui concerne les lieux pour mes événements, je fais des partenariats avec des lieux divers, comme des boutiques (Bash, Sézane, Detox Market…), des sociétés qui me prêtent des bureaux pour les workshops plus « business oriented », ou encore des bars pour les événements networking.
Après ces années de développement, quelles leçons tires-tu de cette expérience d’expat-preneuse ?
J’ai appris à écouter mon instinct en changeant complétement de voie, en osant quitter un job stable pour me lancer dans une aventure plus risquée, sans business plan précis, juste parce que je sentais que c’était la bonne voie. Connecter avec moi-même, me faire confiance et faire confiance à l’univers et au fait que ce qui doit arriver arrive. Être alignée avec moi-même et mes valeurs. J’ai aussi appris que la vie est un jeu, qu’il faut s’amuser, essayer, tenter.
Ne pas prendre les choses trop au sérieux. Et qu’il n’y a pas d’échec, juste des expériences qui nous permettent d’évoluer et d’apprendre.
Qu’est-ce que tu retiendrais de la mentalité entrepreneuriale aux USA ?
Un enthousiasme communicatif, une mentalité entrepreneuriale, un dynamisme ambiant. Et également ce que je disais plus haut au sujet de l’échec qui est comme inexistant aux Etats-Unis. Pas de stigmatisation, pas de blâme mais au contraire, une vision positive de l’expérience acquise.
Selon toi, lancer son entreprise en étant à l’étranger, et particulièrement aux USA est-ce un défi ?
Oui et non. Ce n’est pas compliqué en soi de monter sa société aux US. Ce qui est plus compliqué c’est de bien s’organiser, conserver sa motivation malgré les challenges, être rigoureux. Cela demande certaines qualités et une vision forte afin de ne pas lâcher.
Ta citation préférée ?
Deux citations m’inspirent et me portent « Sky is the limit » et aussi « Stronger Together ».
Vous souhaitez découvrir d’autres témoignages d’expatriées inspirants ? Rendez-vous sur notre page Témoignages.